Description
– Déraille
– Une pente qu’on dévale
– Homo sapiens
– Prisonnière d’une cellule mâle
– Tristes moitiés
– L’essence des odyssées
– Multicolère
– J’ai trouvé ta faille test
– Les courants ascendants
15,00€
ALBUM LAZULI 2014
Digipak / booklet 16 pages
– Déraille
– Une pente qu’on dévale
– Homo sapiens
– Prisonnière d’une cellule mâle
– Tristes moitiés
– L’essence des odyssées
– Multicolère
– J’ai trouvé ta faille test
– Les courants ascendants
Weight | 99 g |
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Les éternels. net http://www.leseternels.net/chronique.aspx?id=6515 (verified owner) –
Dans l’hexagone, certains groupes se détachent en voulant absolument garder la langue française comme vecteur d’émotion. Tâche compliquée qui en a fait chuter plus d’un, mais certains arrivent tout de même à tirer leur épingle du jeu. Ange en est un parfait exemple. C’est aussi le cas parfois de Nemo, mais surtout et toujours de Lazuli qui au fil de ses albums distille des textes fins alliés à de subtiles mélodies. Et ce n’est pas Tant que l’herbe est grasse, cinquième album des Français, qui nous fera dire le contraire.
Si Lazuli devait être résumé pour deux choses ce serait pour sa subtilité et sa faculté à donner des émotions. Subtilité car contrairement à de nombreux groupes de rock ou de metal progressif, les Français préfèrent privilégier l’ambiance et les morceaux courts à la débauche technique. Cela donne l’apparition de chansons très resserrées comme l’ethno-rock d’”Homo Sapiens”, ses sonorités world renforcées par la lourdeur de la batterie, la simplicité mélodique et émouvante du piano de “Tristes Moitiés”, la hargne crue et nue de “Multicolère” qui alterne parfaitement entre des couplets très calmes et un refrain plus énergique ou encore l’ambiance arabisante de “L’Essence Des Odyssées”. Subtilité aussi grâce à une variété instrumentale étonnante (marimba, cor), mais surtout grâce à la présence de la léode, instrument unique de Claude Léonetti, un mix improbable entre une guitare et un synthé sur un manche en bois sortant des samples de sons midis (écoutez les magnifiques solos d’”Une Pente qu’On Dévale” ou de “Courants Ascendants”). Subtilité enfin grâce à une production impeccable révélant toujours plus de détails à chaque écoute comme sur les sublimes refrains de “J’ai Trouvé Ta Faille” et “Déraille” ou sur les nombreuses plages instrumentales (“Une Pente qu’on Dévale”) offrant de beaux échanges pleins d’émotions entre la guitare et la léode.
Une émotion qui, d’ailleurs, transparaît parfaitement à travers les textes écrits et chantés par Dominique Léonetti qui brille comme jamais sur cet album incarnant véritablement ses créations. On retiendra notamment les textes alarmants de “Déraille” ou “Multicolère”, ceux plus amers de “Prisonnière d’une Cellule Mâle”, mélancoliques de “Tristes Moitiés” ou désabusés de “J’ai Trouvé Ta Faille”. Une émotion qui atteint son paroxysme lors des deux derniers morceaux plus longs : “J’ai Trouvé Ta Faille” et “Courants Ascendants”. Si le second rappelle “Festin Ultime” de (4603 Battements) dans sa structure (une première partie chantée pour finir sur un final instrumental dantesque), il n’en reste pas moins un excellent morceau avec une lourdeur bienvenue qui se marie très bien avec le côté sombre et épique du final. A l’inverse, le premier est tout en nuance. Dominique Léonetti commence le morceau en chuchotant presque pour s’envoler vers un refrain aérien agrémenté par les sons de synthé et les marimbas. Les frissons collent à la peau. Trois minutes passent et c’est au tour de Fish de chanter très calmement en anglais sur la deuxième partie et la magie opère de nouveau et nous emporte lors du final où les voix des deux chanteurs s’entremêlent. Probablement l’un des plus beaux morceaux des français. Et c’est conquis que l’on finit l’écoute de cet album beau et sincère.
Doté d’une production impeccable, Lazuli est revenu pour nous offrir Tant que l’herbe est grasse : un album plein de sincérité, de subtilités et d’émotions. Certes le disque est court (43 minutes) et reste dans la droite lignée de (4603 Battements), mais il incarne une nouvelle plongée fascinante dans l’univers envoûtant et touchant des français et vous poussera à réécouter encore et encore ces belles mélodies. Un coup gagnant pour Lazuli qui prouve une nouvelle fois qu’il reste l’une des valeurs sûres du rock progressif francophone. Merci les gars.
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Voilà, c’est confirmé. Si besoin, nous pouvons désormais affirmer sans l’ombre d’un doute que Lazuli fait partie intégrante du haut du panier rock français. Tendance progressive ou pas. Albums, Festivals, concerts, DVD, nos amis n’ont rien trouvé de mieux que de réussir une nouvelle fois la chose avec Tant Que l’Herbe Est Grasse, sixième opus studio conçu et enregistré par la même équipe que le précédent, et déjà fort goûtu, 4603 Battements (2011).
C’est même avec une inspiration renouvelée que Claude Leonetti, Dominique Leonetti, Gédéric Byar, Vincent Barnavol et Romain Thorel se retrouvent ici autour d’harmonies qui tapent toujours aussi justes, de refrains captivants, et ce mélange, subtile, entre world music, folk, rock et même électro (« Les Courants Ascendants »).
Les textes restent prégnants, efficaces, intelligents, parfois emprunts d’une vraie profondeur sans jamais sombrer dans la mièvrerie. Pour les porter à bout de voix, Dominique Leonetti fait une nouvelle fois des miracles d’interprétation. Puissant, subtile, remarquable. Sur le titre « Homo Sapiens », par exemple, il enveloppe puissamment le titre sans l’étouffer et lui donne toute la capacité d’un single gagnant. Les mots se nouent ainsi pour chanter les maux (« Prisonnière d’une Cellule Mâle ») et la vision d’un monde qui défaille (« Déraille », « Une pente qu’on dévale »). Fish, le célèbre frontman du Marillion (premier âge), ne s’y est pas trompé en venant appuyer le groupe sur « J’ai Trouvé ta Faille ». Beau cadeau.
Tout cela se marie généreusement autour d’une instrumentation créative. En témoigne l’utilisation d’une Léode, invention de Claude Leonetti, qui mélange à la fois guitare, synthé, scie mélodique et onde Martenau… pour un résultat étonnant comme sur le final dantesque des « Courants Ascendants » ! Avec cet album d’une grande maturité, totalement maîtrisé, et produit aux petits oignons, Lazuli nous offre ses talents conteur autour d’une vision du monde fatale et poignante.
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Il en va du rock progressif comme du football : une hiérarchie s’établit, qui attire plus ou moins les foules. Dans l’univers du ballon rond, vous avez la Champion’s League (chasse gardée du gotha européen), la Coupe Europa (sorte de séance de rattrapage pour les clubs nantis ayant échoué dans l’épreuve reine) et, enfin, les championnats nationaux avec leur cortège de divisions inférieures (le pain quotidien pour le bon peuple). Dans cet ordre d’idées, Lazuli est au cercle du rock mélodique ce que Chelsea, le FC Barcelone ou le Real Madrid sont au monde du foot : une icône. Et, avec la parution de « Tant Que L’Herbe Est Grasse », on se dit que nos amis cévenols sont idéalement placés pour remporter l’édition 2014 de la Ligue Des Champions. Ce gouleyant millésime digital est le très attendu successeur de l’excellent « 4603 Battements » et ceux qui pensaient que le groupe avait plus ou moins tout dit avec ses précédents disques en seront pour leurs frais : le combo, mu par une tension artistique palpable, y démontre en effet une impressionnante capacité à se renouveler. Musicalement parlant, Lazuli est ici au faîte de sa forme et de son art. La formation se fend en effet d’une fusion rock teintée d’effluves ethniques et symphoniques tout bonnement « himalayesque », avec, entre autres, des séquences de Léode et de six-cordes exceptionnelles.
Dotées d’une production impressionnante d’énergie, de clarté et de richesse (on découvre ainsi des subtilités inattendues à chaque nouvelle écoute), les neuf compositions formant l’ossature de cette œuvre brillante font preuve d’une diversité jouissive, tout en conservant une détonante unité mélodique. Sublimé par le chant clair, intense et sobre de Dominique Leonetti, cet opus à nul autre pareil possède un sacré magnétisme. C’est qu’il a institué l’hybridation des styles en religion, tirant un magistral bras d’honneur aux étiquettes réductrices et aux idées reçues. Ses morceaux superposent donc, avec un talent confondant, des mélodies rock construites sur une tension musicale remarquable qui, après des montées en puissance savamment orchestrées, explosent en crescendos furieux (le formidable morceau introductif « Déraille »), avec des ballades douces amères (« Une Pente Qu’On Dévale », « Prisonnière D’Une Cellule Mâle »), des titres ethno-rock couillus (« Homo Sapiens ») et des séquences néo-classiques matinées d’électro (« Tristes Moitiés »).
Sans revenir sur les mérites de chacun, on notera la variété des (discrets) claviers, parfois en appui d’un martèlement rythmique furieux dont Lazuli s’est fait une spécialité (« Homo Sapiens »), parfois tissant des boucles en quasi-contrepoint dudit martèlement (« Déraille »). Les passages plus apaisés, comme la première partie de « J’Ai Trouvé Ta Faille » ou « Tristes Moitiés », reposent sur des mélodies limpides et sur un travail rythmique étonnant (pour le dernier morceau cité, on pense parfois à une étrange valse ralentie). Last but not least, des titres tels que « Multicolère », « Les Courants Ascendants » (bouleversant par sa succession de vagues émotionnelles submergeant tout sur leur passage) et « J’Ai Trouvé Ta Faille » (avec la participation royale, en special guest star, de Mister Fish au chant !) sont de sacrées réussites dont nous ne nous sommes toujours pas remis. On pourrait de même analyser en long, en large et en travers, des textes aussi clairs et précis que le chant qui les porte.
Avec cet album, Dominique Leonetti prend de la hauteur, file des métaphores existentielles limpides et poétiques. Détaillons : l’usure du couple dans « Tristes Moitiés », dont la séparation laisse pourtant espérer « la beauté des choses à nouveau »; les ravages de l’homme sur son environnement – thème cher au groupe – avec le monde « qui déraille » de l’ »Homo Sapiens » (« Nous avons avalé/Des forêts entières/Jusqu’à la lie/Jusqu’à la lisière »); l’aliénation éternelle des femmes (« Voici l’ordinaire/D’une femme idéale/Prisonnière d’une cellule mâle »). La vie est « une pente qu’on dévale », et il ne reste bien souvent que la « Multicolère », dont les couleurs (« Par toutes les couleurs passe ma colère ») révèlent la pulsion de destruction dont l’être humain peine à se défaire.
A l’arrivée des courses, cet opus venu d’une autre planète et aux paroles d’une immense qualité, est tout bonnement superbe : il se hisse tout en haut de la discographie du combo, aux côtés de « En Avant Doute » et de « 4603 Battements ». Il devrait donc permettre à ses géniteurs, et ce n’est pas là l’une de ses moindres qualités, de s’adresser sans l’ombre d’un doute à un large public. A quand la reconnaissance internationale tellement méritée pour le meilleur gang hexagonal de ces dix dernières années ?
https://neoprog.eu/chronique/lazuli/tant_que_l_herbe_est_grasse (verified owner) –
Depuis “4603 battements”, on l’attendait ce nouveau Lazuli. Second album pour le groupe depuis les grands changements de line up. Le dernier CD avait rencontré un réel succès, alors fatalement on surveillait la venue du petit nouveau avec grand intérêt. Des bruits circulaient autour d’une participation de Fish sur un des titres, un extrait était également disponible depuis peu sur le site du groupe (Déraille), à part ça rien ou presque n’avait filtré. Lazuli allait-il se reposer sur le succès de “4603 battements”, user des mêmes ficelles ou innover ?
Un peu des deux en fait. “Tant que l’herbe est grasse” puise ses racines dans 4603 battements et prend aussi ses distances comme avec “Homo Sapiens” ou “J’ai trouvé la faille”. Folk, rock, progressif, le quintette, sans prendre trop de risques non plus, explore de nouvelles matières. Les ingrédients de base sont là, la léode de Claude, la voix de Domi, les claviers de Romain, les guitares de Gédéric et Domi et bien entendu les percussions et batterie de Vincent. Une musique fabuleuse qui réconcilie les générations puisqu’elle emballe les enfants comme les vieux croûtons comme moi. Magie lazulienne dont j’aimerais bien connaître la recette.
Les surprises sur ce nouvel album ce sont “J’ai trouvé la faille” avec la voix de Fish et des chœurs, un titre dans l’esprit de l’écossais, “Homo Sapiens” très rock à la Riverside mais également “Les courants ascendants”. Les six autres morceaux sont magnifiques au demeurant, mais plus classiques pour Lazuli. Mélodies magiques, rythmiques entre folk et progressif, sonorité orientales ou médiévales flirtant avec des soli de guitares planants, la voix haut perchée de Dominique avec son petit accent coloré et cette léode au son si caractéristique sans laquelle Lazuli ne serait plus Lazuli.
Neuf morceaux et quarante deux petites minutes de musique pour “Tant que l’herbe est grasse”. La quantité ne fait pas la qualité croyez moi et ce petit album est un écrin qui contient de précieux joyaux. “Déraille” et son texte magnifique doublé d’une musique puissante et progressive. “Une pente qu’on dévale”, plus intimiste possède encore une fois un texte énigmatique avec un refrain comme une ritournelle délicieuse. “Homo Sapiens”, ‘hommage’ à l’Homme et ses ‘réalisations’ sur un ton nettement plus rock est une très agréable surprise et un très bon titre, écoutez donc la guitare de Gédéric ! Je vous laisserai interpréter “Prisonnière d’une cellule mâle” vous même, le texte joue avec les mots pendant que la musique se teinte d’orientalisme. Plus rythmique que mélodique, la musique s’efface pour mettre en valeur le texte très fort. “Tristes moitiés” aux claviers et piano pourrait se jouer au violoncelle et piano. Un texte triste et une très belle chanson fatalement pour les mélancoliques comme moi. “L’essence des odyssées” possède à nouveau ce parfum oriental. C’est un peu le titre faible de l’album, agréable mais moins fort, qui laisse une belle place à la léode sur la fin. Un bel instrumental qui compense un texte un peu moins fort. “Multicolère” ne décolère pas justement. Pendant trois minutes et demi, vous en verrez de toutes les couleurs. Belle musique et très bon texte, direct, une fois n’est pas coutume. “J’ai trouvé la faille” fait plus penser à du Fish qu’à du Lazuli, c’est bien aussi, et sans surprise l’écossais pousse la chansonnette sur la seconde partie. Domi descend d’une octave pour coller à la tessiture de Fish qui prend la relève en anglais. Tout se finit trop vite avec “Les courants ascendants”. Trop vite mais en beauté, avec un texte terrible (je le vit comme cela du moins), servi par une excellente musique inhabituelle pour le quintet, une belle manière de finir…
Voila, c’est très vite passé, bien trop vite en fait, il va falloir aller les rencontrer en concert ceux là pour prolonger le bonheur de ce nouvel album irréprochable. Lazuli reste Lazuli rassurez-vous, mais ils continuent d’aller de l’avant et de progresser. Le public sera certainement comblé comme je le suis par ce nouvel album. Alors à bientôt sur scène !
https://www.musicwaves.fr/frmReview.aspx?ID=11261&REF=LAZULI_Tant-Que-L-herbe-Est-Grasse (verified owner) –
3 ans après l’euphorie générale suscitée par le précédent album ”4603 Battements”, Lazuli poursuit son chemin avec ”Tant que l’herbe est grasse”. Considéré par beaucoup comme le meilleur groupe français, voire comme la relève d’un rock progressif à la française (donc héritier d’Ange), cet album ne saurait démentir son succès légitime.
L’équipage est similaire à la précédente embarcation qui avait failli chavirer après la mutinerie ayant eu raison de presque la moitié de ses matelots. Cependant, ‘Tant que l’herbe est grasse’ est moins conceptuel que l’album précédent, Lazuli livre plutôt une collection de regards parfois apaisés, parfois amers, parfois mélancoliques sur le monde, un monde qui apparaît comme vecteur de colère comme le soulignent certaines pistes telles que ‘Multicolères’, ‘Déraille’, ou alors un surprenant engagé ‘Prisonnière d’une cellule mâle’. Le côté world music, et rock progressif sont légèrement mis de côté pour l’exploitation de sons plus bruts, plus rocks et plus directs. La léode a forgé l’identité du groupe, elle est donc encore très présente, notamment sur ‘Une pente qu’on dévale’, apportant également beaucoup de fraîcheur aux ballades.
L’album débute judicieusement par le très énergique ‘Déraille’, qui semble être un compromis entre la douceur et la sensibilité de la pop et la lourdeur, l’inquiétude du rock industriel, à grands renforts de guitares et de percussions. Tout débute in medias res, sans prendre la peine de préparer l’auditeur à un tel choc. Et pour cause, Lazuli tire la sonnette d’alarme d’un monde promis à l’accident frontal. La voix de Dominique Leonetti se fait tantôt à la limite du murmure, tantôt s’envole en mille explosions lyriques sur les refrains. Si le texte est inquiétant, le groupe ne se prive pas de quelques jeux de mots amusants. Une chanson entraînante qui pourrait même bénéficier de passages à la radio.
La verve poétique de Lazuli est intacte comme le signale un autre sommet de l’album ‘Prisonnière d’une cellule mâle’, dans laquelle on pourrait trouver plus de mille exemples quotidiens de soumission à laquelle le titre fait référence en même temps qu’il joue avec les mots. Si la musique rappelle inévitablement un célèbre morceau débutant par une guitare acoustique, l’ensemble fait de nouveau mouche, confirmé par les vocalises finales (afin de soutenir la ”femme idéale”?). ‘Tristes moitiés’ se place quant à elle entre romantisme banksien et inquiétude nostalgique, soutenu par un texte à la sensibilité littéraire mais très chargé en émotion. La production est une véritable caresse du vent, qui évoque le souffle du ‘Cloudbusting’ de Kate Bush.
Les deux pistes les plus progressives de l’album sont ‘L’essence des Odyssées’ et ‘Les courants ascendants’. La première nous permet de retrouver un exotisme arabisant, et une partie instrumentale finale de grande envergure, mais échoue sur ses refrains qui semble accuser une perte d’intensité. A nouveau, ce morceau rappelle une autre chanson, le ‘Coma coma coma’ d’Indochine. La seconde piste clôt l’album et permet la purgation de toute la colère contenue dans l’album, dans un style plus proche du hard rock, avec sa guitare assourdissante.
Hélas, si certaines pistes sont très séduisantes, Lazuli a les défauts de ses qualités. Des rimes parfois assez convenues (braise/falaise sur ‘Homo sapiens’, ‘sombres/ombres’ sur ‘J’ai trouvé ta faille’), des paroles qui accumulent des clichés (‘Homo sapiens’) voire quelques progressions lyriques factices jouant sur des bons mots au détriment de la licence poétique viennent parfois gacher la fête. Lazuli est même parfois trahi par son envie de bien faire à l’image du titre qui s’annonçait le plus prometteur, à savoir ‘J’ai trouvé ta faille’ qui voit apparaître un invité de renom : Fish. Ce dernier intervient en fin de morceau et malgré une interprétation de grande classe, l’ensemble donne l’impression d’écouter un collage sonore sans aucune continuité musicale malgré un tapis de rose instrumental annonçant l’arrivée du géant écossais.
‘Tant que l’herbe’ est grasse s’inscrit dans la continuité de ‘4603 battements’, en apportant un peu plus de dureté et de lourdeur au propos. Cet album peut être une bonne porte d’entrée pour tout néophyte qui voudrait écouter un groupe conjuguant une musique et des paroles plus sophistiquées que ses contemporains mais qui parfois s’apparentent à l’écriture de lycéens doués (l’adjectif est très important).
https://alias.erdorin.org/lazuli-tant-lherbe-grasse/ (verified owner) –
Il y a des groupes que l’on retrouve, d’album en album, comme on retrouve un vieil ami. Lazuli est de ceux-ci et, trente secondes après avoir lancé Tant que l’herbe est grasse, je me prenais à sourire en pensant que ça faisait longtemps – trop longtemps – qu’on ne s’était plus croisé.
Pourtant, quand j’y pense, Lazuli est théoriquement le genre de groupe que je ne peux pas aimer: d’abord, ils chantent en français, et ensuite avec des textes poético-engagés. À peu près tout ce que je déteste et pourtant, je suis fan.
Je soupçonne qu’ils génèrent un champ de distorsion de la réalité propre à concurrencer celui de feu Steve Jobs et que toute personne qui les a vu ne serait-ce qu’une seule fois en concert ne peut que les aimer. Et puis il faut dire que leurs textes sont juste fabuleux.
Cela dit, Lazuli, c’est quand même un putain de bon groupe de rock progressif, dont la musique allie la complexité et la précision du genre avec un feeling world music et une patate peu commune. Même si, dans cet album, c’est peut-être moins évident que dans certains des précédents. La faute au format, plus court? Tant que l’herbe est grasse ne fait que quarante-deux minutes pour neuf pistes, dont la plus longue n’atteint pas les sept minutes.
L’album aligne les hits potentiels et indéniables: “Déraille”, “L’essence des odyssées”, “Multicolère” et le formidable “J’ai trouvé ta faille” – où le grand Fish vient chanter en invité – sont des morceaux d’anthologie, à n’en pas douter, mais je trouve qu’il manque à cet album une dimension épique, apportée précédemment par “La belle noirceur” ou “Les malveillants”.
Je n’irais pas jusqu’à dire que Lazuli joue ici la carte de la facilité, mais je ne retrouve pas dans cet album l’impression d’excellence que j’avais retirée de 4603 battements. Il n’est pas mauvais ni même médiocre; juste moins bon. Ce qui constitue une déception pour le fan que je suis, mais qui n’ôte rien aux qualités intrinsèques de cet album.
De toute façon, Tant que l’herbe est grasse est indispensable, parce que Lazuli. En bonus, le morceau “Déraille”, qui ouvre l’album de fort brillante manière: